Raclette : le lien intime entre les Français et leur plat préféré de l’hiver

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On savait la raclette populaire. On la savait conviviale, généreuse, fédératrice. Mais jamais un sondage n’avait mesuré aussi précisément l’attachement que les Français portent à ce plat que l’on croyait simplement sympathique. Les résultats dévoilent une réalité bien plus profonde : la raclette n’est plus seulement une spécialité d’hiver, c’est un marqueur culturel, un rendez-vous émotionnel, un rituel partagé par presque tout le pays. Le sondage sondage mené par Les Toques Françaises et UMIH Formation, dévoilé en décembre 2025 auprès d’un échantillon représentatif de la population, trace un portrait étonnamment clair de ce lien. C’est une photographie d’un phénomène culinaire devenu phénomène social.

La raclette, un plébiscite massif et transgénérationnel

Premier enseignement : la raclette figure désormais parmi les plats préférés des Français, en deuxième position au classement national, et se hisse en tête chez les moins de 30 ans. Cette ascension est d’autant plus notable qu’elle dépasse les frontières sociales et géographiques.
En 2025, près de neuf Français sur dix ont mangé au moins une raclette. La fréquence moyenne révèle que le plat n’est pas une rareté festive, mais un rendez-vous récurrent : plusieurs fois par hiver, parfois davantage dans les foyers les plus nombreux.

Le détail par âge est encore plus éclairant : la raclette est l’un des rares plats cités unanimement par toutes les générations (jeunes actifs, familles, retraités) signe d’une transversalité rare dans la cuisine française.

Un rituel plus qu’un repas : la dimension immatérielle de la raclette

L’un des résultats les plus marquants du sondage est aussi le plus révélateur. 95 % des participants décrivent la raclette non comme un plat, mais comme un rituel. Ce mot, chargé d’histoire, revient de manière presque instinctive. Le rituel, c’est le geste répété d’hiver en hiver. C’est l’idée d’un repas qui se partage différemment des autres. C’est la lenteur assumée, le temps qu’on accepte de consacrer à un moment où l’on se retrouve.

La raclette se déroule à un rythme particulier : préparation collective, fromage qui fond lentement, conversations qui s’installent. Pour beaucoup, ce temps suspendu serait même la première raison de l’adopter. Le sondage indique que plus de la moitié des Français choisissent la raclette pour ce qu’elle “provoque dans le groupe”, davantage que pour son goût ou sa simplicité.

Un plat qui reflète l’évolution des foyers français

L’enquête montre aussi à quel point la raclette accompagne les transformations de la société.
Plus la famille est grande, plus la raclette est fréquente. Mais elle occupe aussi une place essentielle dans les foyers modernes, recomposés ou en colocation. Les moins de 35 ans la choisissent parce qu’elle supprime la pression du repas « traditionnel » : chacun cuisine à son rythme, sans hiérarchie autour de la table.

Le sondage souligne que les jeunes adultes citent la raclette comme le repas le plus “facile à organiser à plusieurs”, devant les pizzas ou les grandes salades.

L’appareil : un acteur central dans la perception du rituel

Autre révélation : pour les Français, la raclette est indissociable de son appareil. Le sondage montre que la quasi-totalité des répondants considère l’équipement comme une composante essentielle du rituel, au point que la raclette “sans appareil” est perçue comme une autre pratique, voire comme un autre plat.

Cet attachement à l’objet domestique est rare en cuisine française. Il démontre que la raclette n’est pas définie seulement par ses ingrédients, mais par l’organisation qu’elle impose. L’appareil occupe le centre physique et symbolique du repas. La chaleur constante qu’il dégage, la manière dont il réunit les convives autour d’un dispositif commun : tout cela contribue à la dimension culturelle du plat.

Le sondage révèle également un rapport de fidélité aux marques : Tefal est citée spontanément par une majorité de Français comme référence incontournable. Ce niveau de reconnaissance souligne l’importance industrielle et affective de l’objet dans le paysage culinaire national. Et ce dernier continue d’évoluer : le groupe SEB a dévoilé de nouveaux appareils lors du SEB Paris Raclette Day le 13 décembre 2025. Des appareils à raclette, bien évidemment, mais aussi des aspirateurs et autre électroménager fabriqué dans ses usines en France. Car la raclette, c’est du Made in France du fromage à l’appareil.

Les motivations des Français : plaisir, simplicité, réconfort

Lorsqu’on demande aux Français pourquoi ils aiment la raclette, quatre termes reviennent de manière récurrente : convivialitésimplicitéplaisirréconfort. Ces mots font écho à des besoins universels, mais aussi très contemporains. Dans un époque marquée par l’accélération du rythme de vie, la raclette offre la possibilité de ralentir. Elle réintroduit de la proximité, de la chaleur humaine, une forme de spontanéité que beaucoup regrettent dans les repas quotidiens.

Le sondage confirme que la raclette est le repas le plus associé à l’idée de “moment partagé”, bien plus que les barbecues, les fondues ou les rôtis du dimanche.

La raclette : un plat devenu symbole national

En croisant toutes ces données, le portrait qui se dessine est celui d’un plat à la fois ancien et profondément moderne. Ancien par son origine pastorale, par ses gestes inchangés depuis des siècles. Moderne par son adaptation aux modes de vie actuels, par son équipement, par son universalité géographique et générationnelle. La raclette condense ce que la France aime dans sa cuisine : le vrai, le simple, le collectif. Elle montre aussi que le patrimoine culinaire n’est pas figé ; il évolue, se réinvente, se démocratise.

Le sondage le confirme : la raclette est devenue bien plus qu’un plat. C’est un langage culturel, un moment que presque tous les Français reconnaissent, attendent et transmettent. Un rituel qui, année après année, continue d’unifier les tables comme peu d’autres recettes savent le faire.